Une exposition pour découvrir la vie de cet amoureux de toutes les beautés de la Provence

Loué par ses pairs, cofondateur du Félibrige avec Frédéric Mistral et Joseph Roumanille, créateur d’un théâtre moderne provençal, inventeur d’une langue poétique puisant dans les racines de la Provence rhodanienne, éditeur d’œuvres qui lui vaudront la censure des « bien-pensants », Théodore Aubanel demeure un poète maudit qu’il est nécessaire de découvrir ou de redécouvrir. C’est cette mission que s’est donnée l’Observatoire de la langue et de la culture provençales en présentant cette exposition réalisée en étroite collaboration avec ses héritiers.

« Moins épique et moins haut que Mistral, moins peuple et moins naïf que Roumanille, l’auteur de La Grenade Entrouverte possède la passion qui leur manque à tous deux. » Tel est le portrait que dresse Alphonse Daudet de Théodore Aubanel. Un homme animé d’une passion dévorante, notamment pour la langue provençale et pour sa « patrie ».

Avec Frédéric Mistral et Joseph Roumanille, Théodore Aubanel est le troisième grand personnage ayant fondé la renaissance littéraire provençale au XIXème siècle, avec la création du Félibrige et bien sûr un corpus littéraire de grande valeur, qui reste aujourd’hui encore très actuel. Celui que l’Óusservatòri a choisi de qualifier « Poète de l’amour » vécut plusieurs vies : imprimeur et éditeur issu d’une véritable dynastie de cette corporation, créateur de L’Armana Prouvençau, revue en langue provençale publiée dès 1855, et poète et dramaturge donc. Un homme pluriel, comme nous le confirme son héritière, Anne-Marie Théodore-Aubanel, dans l’interview qu’elle a accordé à Me Dison Prouvènço (lire page ??). L’existence de Théodore Aubanel dans la paisible cité d’Avignon n’aura pas été un fleuve tranquille, et son legs est précieux.

Portrait du poète Théodore Aubanel

Poète maudit

Théodore était donc le poète de la passion, le poète de l’amour. Amour qui rime avec douleur chez ce personnage romantique, ami d’Alphonse de Lamartine et de Stéphane Mallarmé. Une douleur vécue au plus profond de lui-même. Son premier (et seul ?) grand amour, celui pour Jenny Manivet, alias Zani, ne sera jamais assouvi ; la beauté rencontrée à Font Ségugne, deviendra Sœur Clémentine pour se consacrer au service de Dieu. Cette blessure viendra nourrir son œuvre, inspirant notamment La Mióugrano entre-duberto (La Grenade entrouverte), recueil de poésies qui est mis en exergue, parmi d’autres documents, dans l’exposition « Théodore Aubanel :  Poète de l’amour ». Cette rétrospective sur son œuvre, présentée de manière très intime, nous dévoile l’âme contrastée de cet homme, mort prématurément, à 57 ans, lâché par bon nombre de ses « amis ». Un poète maudit incompris de ses contemporains.

Plat en faïence de la confrérie des « Cigaliers » offert par le chapitre parisien du Félibrige, à Sceaux.

Plat en faïence de la confrérie des « Cigaliers » offert par le chapitre parisien du Félibrige, à Sceaux.

Plat en faïence de la confrérie des « Cigaliers » offert par le chapitre parisien du Félibrige, à Sceaux.

Immersion dans l’univers d’Aubanel

Cette exposition créée en étroite collaboration avec la famille Aubanel, et en particulier Anne-Marie Théodore-Aubanel, épouse de Laurent, l’arrière-petit-fils du félibre, présente un ensemble de pièces remarquables, issues des collections privées et rarement exposées. Le Mas Saint-Paul, avec ses 300 m2 de salles d’exposition, présente une sélection de livres reliés remarquables et de documents, ainsi que des manuscrits et des lettres issues de la correspondance privée de Théodore Aubanel.

Une sélection d’œuvres picturales vient compléter l’installation, avec notamment des toiles de son frère Joseph. Le travail de l’artiste Pierre Grivolas est également présent avec deux portraits qu’il fit, celui de Théodore et celui de son épouse Joséphine, ainsi qu’un buste de l’écrivain. Rares sont aussi les dix caricatures réalisées par André Gill. Un vase Borghèse (récompense de Montpellier), une faïence attestant son appartenance à la confrérie des « Cigaliers » ainsi qu’un plâtre reproduisant la Vénus d’Arles qui inspira son fameux poème, et divers objets personnels complètent l’ensemble.

Exposition réalisée en partenariat avec la famille Aubanel.

Du 18 novembre 2022 au 18 mars 2023. PROLONGATION JUSQU’AU 29 AVRIL 2023
Du mardi au vendredi
De 10h à 13h et de 14h à 18h

Le samedi, uniquement pour les groupes sur réservation.
Entrée  : 3 €

Visites guidées sur réservation.

Observatoire de la Langue et de la Culture Provençales
Mas St-Paul, 29 Rte de Pertuis, 84460 Cheval-Blanc
04 90 78 02 15 – info@observatoire-provence.com